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1 mars 2010

Un pas de plus dans mon aventure!

C’est avec les nerfs en boule, les sueurs froides et l’estomac serré que j’ai amorcé ma journée de vendredi dernier… La raison? J’allais faire ma toute première intervention dans une école secondaire vers 15h pm!

Malgré que j’aie mis les pieds dans 2 classes en Janvier et début Février, reste que c’était seulement à titre d’observatrice, je n’ai pas interagis directement avec les élèves. Mais vendredi, c’était une toute autre histoire! J’en avais mal au ventre! Mon p’tit « pouch-pouch » miracle anti-stress s’est fait aller la pompette, c’est moi qui vous le dis! hehe

À 13h30, j’ai quitté le boulot, j’ai embarqué dans mon auto meurtrie (histoire à venir) et je me suis dirigée à 3 stations de métro plus au sud pour prendre en chemin mon gentil formateur-évaluateur qui allait m’accompagner dans cette aventure. Je ne l’avais jamais rencontré, alors ce petit stress-là était ajouté à la pile qui me faisait peur et par-dessus tout mon stress des dernières semaines! Mais c’est alors que M. Le Formateur est entré dans mon auto côté passager et mon stress est descendu d’au moins la moitié! Il était juste gentil, confiant et rassurant. Il s’est super bien occupé de moi, s’est soucié de mon niveau de stress, m’a rappelé de bien respirer, de ne pas dépasser mes limites, il a mené le tout d’une main de maître et avait même pensé à m’apporter une bouteille d’eau et des dépliants pour mon kit de départ! Si c’est pas gentil ca!

On arrive à la porte de la classe où la prof nous rencontre. Elle n’a pas les questionnaires à faire remplir par les élèves. Ça nous déstabilise un brin, mais on décide de faire l’intervention quand même. Mon stress remonte d’une coche! Sur les 30 élèves habituels, la moitié est manquante, ils ont décidé de « foxer » la dernière période avant la relâche! La classe est fébrile à la venue du long congé. J’écris les références au tableau pendant que mon collègue explique les groupes et références que j’inscris. Il parle de notre organisme aussi, raconte ce que l’on fait (démystification de l’homosexualité), notre but (faire diminuer les préjugés) et nos motivations (laisser moins de place à l’homophobie). Il se présente, raconte son histoire en moins de 2 minutes, vient mon tour de raconter la mienne…. ISHHHHH Je suis partie comme une fusée avec la voix tremblante, mais après les premiers sourires, je me suis calmée. Après quelques réponses touchantes et troublantes, les jeunes comprennent que mon parcours n’a pas été super joyeux, mais que je me sens tellement mieux maintenant que je sais qui je suis et ça se voit dans leurs yeux. Dans leurs yeux, je lis de la compassion, de la rage et de l’étonnement. Ils sympathisent avec les difficultés que j’ai surmonté, ils ragent contre les gens bornés que j’ai rencontré et ils sont étonnés que je veuille combattre ma gêne pour pouvoir leur en parler. Quelques uns sont restés silencieux, mais je me dis que j’aurais fais pareil à leur place, mais le message fait son chemin quand même dans leur tête. J’ai raconté l’histoire touchante des derniers moments que j’ai passé seule avec ma mère, les paroles qu’elle a pu me dire et la bénédiction qu’elle m’a donnée… J’ai vu le motton monter à la gorge de certains et c’est probablement le seul instant où j’ai vu les seuls 4 garçons de la classe avoir les yeux grands ouverts et rivés sur moi… Ils écoutaient… Ils étaient pendus à mes lèvres. J’ai eu l’impression d’avoir aidé à faire avancer les choses, à cet instant précis.

Avant vendredi, j’avais peur de ce que les jeunes pouvaient penser de moi, de ma corpulence, de mon orientation. Mais je savais au fond de moi que je voulais le faire pour les bonnes raisons et j’espérais tellement que ca se passe bien. Les jeunes d’aujourd’hui ont sûrement changé depuis mon jeune temps, car je n’ai pas vu de dégoût dans leur visage, j’ai juste vu de la curiosité. Je suis peut-être chanceuse et j’ai pogné une classe super aussi. Mais mon formateur m’a assuré que c’était rare que ça se passe mal. Je me suis dis que même si on en a aidé qu’un seul, on a réussit notre mission.

Je suis ressortie de mon intervention le cœur gonflé de joie et de reconnaissance. Malgré que nous n’avions pas les questionnaires des jeunes, plusieurs nous ont chaudement remercié d’être venus les voir et de nous être ouverts à eux comme ça, pour leur bien-être et le nôtre…

Je ne sais pas si c’est une vocation, mais j’ai compris que j’étais au bon endroit… J’adore ça! Je n’ai pas pu devenir Intervenante en Délinquance Juvénile comme mon rêve d’adolescente, mais ça s’en approche, sans avoir tous les côtés négatifs. Ce que je fais est bénévole, mais c’est tellement payant pour le dedans de soi! hehe

3 commentaires:

Cath a dit...

Wow! C'est une super belle expérience que tu as vécue! Ça doit être tellement énergisant...

Vic a dit...

Lâche pas ma pitounne! Je te vois tellement là-dedans, tu as la parole facile et c'est intéressant de t'écouter parler. Va y avoir des jeunes chanceux de t'avoir sur leur chemin...

Annie a dit...

Wow Bravo! je te lève mon chapeau!